Vive les sciences physiques !

Archives des chroniques du ciel et de l'espace du mois de décembre 2013

Bonnes fêtes de fin d'année !


La chronique du samedi 14 décembre 2013

Mais pourquoi ne sont-ils pas encore là ?


Bonjour à tous.

Aujourd'hui, nous vous proposons une petite réflexion presque philosophique mais sans prétention sur les extra-terrestres.

C'est vrai, ça, au fait... Pourquoi n'avons-nous pas encore réussi à établir un contact, même radio, avec une civilisation extra-terrestre ? Pourtant, il existe des estimations qui montrent qu'il doit exister, selon les plus pessimistes, au moins quelques centaines de civilisations technologiquement avancées disséminées aux quatre coins de notre galaxie. Celle-ci contient tout de même, il est important de le rappeler, plus de 200 milliards de soleils.

Alors, pourquoi ce silence ? Pourquoi cette absence de main tendue par dessus le vide intersidéral ?

Tout d'abord, il convient de rappeler rapidement que jusqu'à une période pas si ancienne, de nombreuses personnes ont décrit des faits plus qu'étranges, allant de « lumières dans le ciel » à de véritables contacts avec des êtres « venus d'ailleurs ». Cet ensemble d'observations fait encore la fortune de certaines chaînes de télévision spécialisées dans la paranormal. Hélas, les preuves solides manquent cruellement et, quoiqu'en disent certains, on n'a jamais réussi à prouver quoique ce soit.

D'autant plus que bizarrement, le phénomène OVNI (Objets Volants Non Identifiés) semble avoir plus ou moins disparu avec la Guerre Froide et l'écroulement de la menace nucléaire que représentait l'URSS de l'époque. Il est également vrai que plus grand monde n'observe le ciel de manière régulière.
Il n'empêche. La question vaut la peine d'être posée. Pourquoi ne nous ont-ils pas encore rendu visite de manière officielle et non pas en catimini, avec le moins de témoins possibles ?

La première réponse possible est que nous ne sommes pas non plus allés les voir pour une question de distance et de durée du voyage. Et aussi de quantité d'énergie nécessaire pour le trajet.
Car pour expédier vers l'étoile la plus proche une sonde spatiale de quelques tonnes à une vitesse raisonnable, soit au moins un dixième de la vitesse de la lumière, il faudrait y consacrer toute l'énergie produite sur Terre pendant dix ans ! Et encore, il ne s'agirait pas d'un vaisseau spatial habité et bien plus lourd. Le voyage prendrait la bagatelle d'une bonne cinquantaine d'années, sans retour possible. Les volontaires ne se bousculeraient probablement pas à l'annonce d'un aller simple avec, de plus, la forte probabilité de ne rien trouver d'intéressant à quatre années-lumière de la Terre, sinon un soleil et des planètes inhabitées. Le problème est probablement le même pour nos homologues qui vivent peut-être parmi les étoiles. L'étoile d'à coté, c'est loin... très loin.

Maintenant, d'autres hypothèses sont possibles.
Peut-être sommes-nous en ce moment seuls dans la Galaxie. Les civilisations potentielles ont peut-être déjà disparu depuis longtemps ou peut-être n'apparaîtront-elles que dans un futur très éloigné pour nous. Un million d'années, en astronomie comme en biologie, c'est peu de chose.

Une autre hypothèse intéressante est d'imaginer qu'ils ne communiquent pas grâce aux ondes radio que nous utilisons. Ou peut-être les ont-ils abandonnées depuis longtemps, de la même manière que nous abandonnerons un jour la télévision hertzienne pour internet, diffusé par câble. Inutile dans ce cas d'attendre un message radio provenant de l'espace.
Une dernière hypothèse, pas vraiment en notre faveur, serait que l'espèce humaine actuelle ne présente guère d'intérêt aux yeux  (s'ils en ont !) d'éventuels extra-terrestres !
N'oublions pas que si nous attendons un petit signe de la part d'extra-terrestres, nous leur en avons déjà expédiés une quantité énorme et ce depuis près d'un siècle. En effet, et même si personne n'y pense, tout ce qui est diffusé à la radio, toutes les émissions de télévision et autres communications militaires, tout cela part dans l'espace, tout cela est diffusé intégralement vers les étoiles... à la vitesse de la lumière. Nos premières émissions de radio et de télévision sont déjà parvenues à une distance d'au moins une centaine d'années lumière de la Terre. Et comme il existe dans ce volume d'espace des milliers d'étoiles, notre présence est déjà signalée depuis longtemps. Les éventuels extra-terrestres nous connaissent déjà fort bien avant de nous avoir rencontrés.
La question est maintenant de savoir ce que pensent les petits hommes verts de nos émissions de télé-achat, des films violents qui abondent sur les chaînes satellite, des documentaires sur la première guerre mondiale, d'Adolf Hitler et surtout de l'importance que nous donnons à l'argent au point de sacrifier notre environnement.
Pour une civilisation extra-terrestre avancée, l'espèce humaine doit être décidément être bien primitive, mais surtout elle ne doit pas être très fréquentable...
D'où l'explication possible d'un silence intersidéral impressionnant.

Bonnes réflexions à tous et à samedi prochain.



La chronique du samedi 07 décembre 2013

Vénus beauté... (2ème partie)


Bonjour à tous.

Vénus est l'astre le plus éclatant que nous puissions observer dans le ciel nocturne, le Soleil et la Lune mis à part bien entendu. Près de 15 fois plus brillante que Sirius, l'étoile la plus brillante du ciel de l'hémisphère Nord.
Quel est donc le secret de l'éclat de Vénus dans le ciel du crépuscule ?
C'est simple : des nuages d'une blancheur immaculée dans sa haute atmosphère, nuages qui réfléchissent une bonne partie de la lumière solaire qu'ils reçoivent d'un Soleil bien plus proche qu'il ne l'est de la Terre.

Au siècle dernier, la représentation que l'on se faisait de la planète Vénus était celle d'un véritable paradis (extra)terrestre. Plus près du Soleil, des nuages donc de l'humidité... bref, une vraie serre tropicale, hélas hors de portée des moyens techniques de 1900. Certains futurologues ont même imaginé que l'on pourrait un jour peupler la planète Vénus et en faire en quelque sorte une « Terre de rechange » en cas de désastre écologique ou nucléaire sur notre bonne vieille Terre.

Alors, qu'en est-il vraiment ?
Pour être honnête et de manière très scientifique, on peut dire aujourd'hui que loin d'être un paradis, la planète Vénus illustre la meilleure idée que l'on puisse se faire de l'enfer.
Car dès le début des années 1960, une bonne vingtaine de sondes ont été expédiées là-bas pour se faire une idée de l'environnement vénusien, entre autres les fameuses sondes russes Vénéra.

Et qu'ont-elles découvert ?
Simplement que la vie telle que nous la connaissons n'aurait aucune chance de subsister plus de quelques secondes à la surface de Vénus, tout d'abord pour une question de température. Selon les mesures effectuées par une sonde qui a eu la chance de fonctionner pendant 15 minutes après son atterrissage, la température mesurée au sol est proche de... 460°C.
De plus les images vidéo du sol transmises depuis la planète ont montré une bizarre distorsion de l'image due à la pression atmosphérique. Celle-ci est tellement importante à la surface de Vénus que l'horizon visible semble courbe. Les mesures ont indiqué une pression près de 100 fois plus forte que celle que nous connaissons sur la Terre au niveau de la mer. Une valeur proche de 100 bars... L'équivalent de la pression que l'on mesure à quelques 1000 mètres de profondeur dans l'océan !

Mais ce n'est pas tout. La composition chimique de l'atmosphère vénusienne est bien différente de ce que l'on attendait. Loin de contenir du dioxygène, même en faible quantité, elle est littéralement saturée de dioxyde de carbone, le fameux « gaz carbonique ». L'air de Vénus est bien entendu irrespirable. N'oublions pas la haute atmoshère qui contient des nuages de gouttelettes d'acide sulfurique dont le pH ferait frémir un chimiste.
La conséquence de la présence du CO2 sur Vénus est redoutable. Vénus souffre d'un effet de serre démesuré et le dioxyde de carbone produit, sur Vénus, un réchauffement climatique extrême.
La chaleur rayonnée par le sol de la planète est incapable de quitter l'atmosphère et depuis l'origine de Vénus : sa température de surface a peu à peu atteint les 460°C actuels. Pour se représenter une telle température, il suffit de penser que l'on pourrait trouver à sa surface des flaques de plomb fondu !

Lorsque l'on vous dit que le réchauffement climatique sur Terre pourrait un jour devenir dangereux, il y a encore des personnes pour croire que « non, ce n'est pas grave, quelques degrés de plus... ». Ce sont par ailleurs les mêmes personnes qui commercialisent du gaz, du charbon, des automobiles et du pétrole...
Vous avez dit conscience écologique ? Espérons que l'avenir proche de la Terre ne prendra pas pour modèle le présent de Vénus.

Bonne semaine à tous. A la semaine prochaine.