Vive les sciences physiques !

Kepler Johannes
par L. Théo (401)

Kepler
Né en :  1571 à Wiel Der Stadt

Mort en : 1630

Nationalité : Allemande


Kepler postule dans son livre, le Mysterium Cosmographicum que les dimensions du système solaire sont parfaites. Peut-on en effet, se demande-t-il, imaginer que Dieu, qui est un être parfait, puisse bâtir un monde non parfait ? Il se pose également une deuxième question : pourquoi existerait-il seulement six planètes et cinq solides parfaits. Cette deuxième question se justifie car à son époque on ne connaissait pas ni Neptune, ni Uranus ni Pluton, et les cinq solides parfaits sont ceux de Platon, le tétraèdre, le cube, l'octaèdre, le dodécaèdre et l'icosaèdre. A partir de ces deux considérations mystiques, Kepler se persuade que le Soleil est centre du monde, que l'orbite de la planète la plus proche du centre, Mercure, est une sphère inscrite dans le premier solide parfait. Ce solide est à son tour inscrit dans une deuxième sphère, qui n'est autre que l'orbite de Vénus. Et ainsi de suite. On voit bien donc que six planètes ne créent que cinq intervalles.


Une fois qu'il établit cette théorie, Kepler a besoin d'au moins une distance, par exemple celle de la Terre au Soleil ou de la Terre à Mars, pour calculer les autres dimensions du système solaire et obtenir ainsi le « secret du monde ». Voici le terrain mystique où il puisera la force pour produire le travail titanesque nécessaire à l'établissement de ses lois. Kepler est donc, comme le dit Alexandre Koyré, un Janus bifronts, une face tournée vers le mysticisme et une autre vers la science moderne dont il est l'un des fondateurs.

Il a fallu huit ans de calcul acharné à Kepler pour trouver les deux premières lois planétaires, publiées en 1609 dans l'Astronomie Nouvelle. Le plus redoutable des obstacles est psychologique. Kepler détaille dans ce livre sa résistance inconsciente à toute solution qui ne fût pas circulaire et uniforme pour les orbites planétaires.